Exposition de Carol Bücher.
Du 1er au 17 décembre 2023
Après une longue carrière dans la publicité au cours de laquelle sa passion pour l’art et son intérêt pour les artistes, réalisateurs, photographes, illustrateurs et musiciens… n’ont cessé de grandir, Carol Bücher a décidé d’y consacrer l’essentiel de son temps. La pub, celle des années 80, fut, en quelque sorte, son école des Beaux-Arts.
Il pratique une forme de street art inversé. Non par esprit de contradiction – quoique… – mais plutôt par une sorte d’esprit d’aventure. Pour voir jusqu’où cela pourrait le mener. Au lieu de peindre sur les murs, il en saisit les aspérités, les fissures, les égratigures, les boursouflures, les bavures, toutes ces traces laissées par le temps. Toute cette décrépitude d’où peut encore surgir, dans un dernier sursaut, une forme de beauté, une forme de vie. La marche est sa démarche, l’oeil son radar, sa boussole, l’espace public son aire de jeux, son atelier.
Au cours de ses déambulations, Carol Bücher multiplie les prises de vue de manière quasi obsessionnelle, puis il capte les vibrations de la lumière, sonde les profondeurs des ombres, l’épaisseur des traits et module l’intensité des couleurs pour faire surgir des figures, des personnages, des motifs, des formes évocatrices, comme pour les sortir des murs, leur redonner vie. Fantômes égarés, esprits farceurs, âmes flottantes, corps brisés, disloqués, paysages énigmatiques abandonnés par le hasard peuplent son univers pictural.
Les titres qu’il donne aux œuvres qu’il compose, souvent humoristiques, décalés, donnent des indices sur le sens à leur donner. Ils agissent un peu comme une focale, permettent de se mettre à la bonne distance du sujet, de faire une mise au point et de rendre visible l’invisible. Libre ensuite à chacun de réinterprêter, de changer de point de vue.
Son travail est le fruit d’une déambulation aussi bien physique que psychique, une errance artistique et philosophique sans autre but que de répondre à l’injonction de vivre, de traverser le temps et peut-être, aussi, d’aller à la rencontre de ses propres fantômes.
Carol Bücher vit et travaille à Pantin.
« L’œuvre se situe dans l’œil de celui qui regarde ».
Marcel DUCHAMP (1887-1968)